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Exposition photo présentée pour les 50 ans de la station à la Maison de La Pierre Saint-Martin

La naissance

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“Il est évident qu’au départ nous ne pensions nullement à la possibilité de création d’une station de sports d’hiver ni à une route internationale. Le premier déclic, encore imperceptible, s’est produit au printemps 1956”.


C'est ainsi que Jean-Marie Lonné-Peyret, l'ancien maire d'Arette aujourd'hui décédé, raconte les prémisses de la création de la station sur sa commune. Deux randonneurs suggèrent l'idée de créer de vraies pistes de ski. L'idée fait son chemin... 


Mais à quel emplacement ? Le plateau de Guilhers était trop bas et représentait “la plaque tournante pour les bergers et leurs troupeaux. Il n’était pas question de mettre les bergers dehors”, écrit l'ancien élu dans son livre, "Arette, un pionnier raconte", publié en 1989.


En revanche, le plateau de Houratate, à 1650 m d’altitude, "ne présentait aucun intérêt pastoral car il est constitué de blocs rocheux. S’il avait été recouvert de verts pâturages, il n’y aurait pas eu de station".


C'est donc à cette altitude que la station s'élève.


Durant les vacances de Noël de 1961-1962, la Commission interministérielle de la montagne composée notamment de l’ex champion du monde de ski Emile Allais et de l'alpiniste Guido Magnone (ci-contre), est venue apporter son expertise. Les techniciens testent les pistes qui nécessitent un aménagement.

Premier téléski en construction.

Article de Sud Ouest du 27 octobre 1961

L'épopée de la route de La Pierre Saint-Martin

Trois téléskis à dos de mule

Au départ, une simple route forestière permet d'exploiter les bois d'Arette difficilement accessibles dans les années 1950. 

 

La station voit le jour. La route construite entre 1957 et 1959, de la Mouline à la station, permet d'acheminer les skieurs à La Pierre. Mais ce n'est pas si simple...

La route internationale qui relie Arette à la vallée de Roncal par le col de La Pierre Saint-Martin est inaugurée le 13 juillet 1973, le même jour que la célébration de la 600e junte de Roncal. Elle vise encore aujourd'hui à commémorer la fin d’une guerre entre les vallées du Barétous, en France, et de Roncal, en Espagne.


Sud Ouest y consacre un reportage dans son édition du 14 juillet 1973 (ci-contre). 


La vocation franco-espagnole de la station est assurée. 

“Entre 1960 et 1965, se rendre en voiture à La Pierre Saint-Martin relevait de l’expédition. La route était si étroite que les heures de descente et de montée étaient réglementées pour éviter aux véhicules un croisement impossible. Les vingt derniers kilomètres entre le lieu-dit La Mouline et la station ressemblaient davantage, en hiver, à une étape du rallye Neige et glace qu’à une route à grande circulation pour conducteurs du dimanche. Il y avait à cette époque, en aval du plateau de Guilhers deux ou trois virages en épingle à cheveu si serrés que, en période de congères, l’étroitesse du boyau interdisait aux bus de négocier la courbe en une seule fois ; la moitié des passagers s’agglutinait au fond du véhicule pour peser sur les roues arrières et les empêcher de patiner ; l’autre moitié descendait, s’arcboutait derrière le car, le poussait, le retenait tandis que le chauffeur s’épuisait en de savantes manoeuvres pour tourner”.


“Lorsqu’il fallait, en plus, mettre les chaînes et patienter en file indienne à la suite des autres véhicules bloqués dans la pente, le trajet entre Arette et La Pierre pouvaient durer plusieurs heures”.


“Oh que oui ! La Pierre Saint-Martin, c’était vraiment le bout du monde ! Une journée de ski s’y méritait. Au point que certains patrons d’entreprise de transport en commun de la Gironde ou d’autres départements d’Aquitaine se passaient le mot : ou ils refusaient de s’embarquer dans cette galère, ou ils faisaient tout pour persuader leurs clients de renoncer à ce voyage harassant”


extraits de "Béarn Puissance Quatre", Annette Brière et Jean-Paul Chaintrier, 1989

Jean-Marie Lonné-Peyret présente le projet à ses collègues du Conseil général en 1960. "Ce fut un tollé quasi unanime". La commune se lance donc seule.  


L'hôtel du Pic d’Anie et le restaurant Le Relais sont construits, ainsi que trois téléskis transportés à dos de mulet (Massaré, Mauhourat, et Arlas). Une ligne subventionnée par EDF fournit l'électricité depuis Arette jusqu’à la station. Pour amener l’eau aux deux immeubles, on capte la source de Tourrumie.


Deux autres télésièges sont installés en 1961. “On embaucha quatre ou cinq employés pour faire tourner les remontées mécaniques, des fils de conseillers municipaux qui ne savaient pas encore faire du ski”, écrivent Annette Brière et Jean-Paul Chaintrier dans leur livre "Béarn puissance quatre", publié en 1989.


Ils "travaillaient sans relâche du matin au soir, sans abri lorsque les rafales de neige les trempaient jusqu'aux os. Ils avaient les doigts à moitié gelés. Il fallait en vouloir et être physiquement costauds. Ce furent les pionniers de la station", affirme l'ancien maire.

La station est inaugurée officiellement le 18 décembre 1961, "au cours de l'hiver le plus doux depuis 1873", écrivait Sud Ouest.

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En pleine réalisation de la station.

Article de Sud Ouest du 27 octobre 1961

La neige est néanmoins au rendez-vous pour Noël. 

Le public teste le téléski du Massaret et profite des terrasses au soleil. 

Article de Sud Ouest du 27 décembre 1961

“Pour 9 francs seulement, vous avez droit à toutes les remontées que vous souhaitez” (reportage du 27 décembre 1965, INA)

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Dégagement d'une congère, à la pelle